Maison de la géographie de Montréal
 
 
 
Acfas 2012
Palais des congrès de Montréal


Colloque international n° 439
Les 8, 9 et 10 mai 2012


                Et si la géographie servait, aussi, à faire la paix?


Nos invités d'honneur


Edda Mukabagwiza
Sén. Roméo Dallaire Giuliano Bellezza Anne Godlewska

S.E. Edda MUKABAGWISA,

Haut-Commissaire du Rwanda au Canada

Honorable Roméo DALLAIRE,

Sénateur, Gouvernement du Canada

Professeur Giuliano BELLEZZA,

Vice-président, Union Géographique Internationale (UGI)

Professeure Anne GODLEWSKA,

Présidente, Association Canadienne des Géographes (ACG)



                                        Le Colloque 439

             
    
                          Et si la géographie servait, aussi, à faire la paix?

Le contexte


Le colloque « Et si la géographie servait, aussi, à faire la paix? » s’est déroulé du 8 au 10 mai 2012 au Palais des congrès de Montréal dans le cadre de la 80e rencontre annuelle de l’Association Francophone pour le Savoir (ACFAS). Il faisait suite au colloque « Qu’advient-il de la géographie? » qui a eu lieu en mai 2011, à l’Université Bishop’s à Sherbrooke, toujours dans le cadre de l’ACFAS. Ces deux colloques internationaux ont été organisés par la Maison de la géographie de Montréal. Signalons que, grâce au soutien financier de l’Union géographique internationale, les actes du colloque « Qu’advient-il de la géographie? » paraîtront chez Armand Colin, à Paris, en septembre 2012.

Le colloque de Sherbrooke, « Qu’advient-il de la géographie? », a eu pour but de débattre de l’état de la géographie au Québec entre géographes d’ici, mais aussi en compagnie de géographes venus d’ailleurs afin d’être en mesure de mettre en perspective le « cas québécois », s’il en est un, et de rendre des comparaisons possibles. Ce premier colloque a permis de faire un état des lieux de la géographie. Le constat a été plutôt sévère. Après avoir posé le problème, l’étape suivante consistait à proposer des pistes de solution. C’est pourquoi il y a eu ensuite le colloque « Et si la géographie servait, aussi, à faire la paix? ».

Un état des lieux de la géographie

Il est ressorti du colloque de Sherbrooke que, côté enseignement et recherche en géographie québécoise, la discipline est en difficulté, parce que son enseignement au secondaire a été réduit à sa plus simple expression, que celui-ci est en net recul au cégep et, qu’à l’université, à bien des endroits la géographie a été rendue méconnaissable. À ce niveau d’enseignement, depuis deux décennies, la discipline prend l'allure d'un regroupement de spécialités autonomes qui servent à former non plus des géographes mais bien des spécialistes de l’aménagement, de la dendrochronologie, de la géomorphologie, de la télédétection, etc. De plus, bien des recherches produites dans les départements de géographie n’auraient plus rien de géographique.

D’autre part, il n’est jamais question de la géographie dans les milieux de travail; peu de géographes sont amenés à participer à nos grands débats de société; et, quoique la géographie soit enseignée dans nos universités depuis les années 1940, dans la population en général, personne ne semble encore savoir précisément ce qu’on peut faire dans la vie avec un diplôme en géographie. En conséquence, si la géographie était une discipline scientifique sans objet d’intervention bien à elle, alors il faudrait sans doute soutenir ceux et celles qui la dépècent depuis un bon moment déjà dans divers départements de géographie québécois. Mais ce n’est pas là notre intention.

Un diagnostic

Un constat s’impose. Dans les départements de géographie québécois, la géographie aurait délaissé ce regard large grâce auquel elle pouvait naguère s’octroyer la mission de rendre le monde compréhensible. Admettons que les gens qui y enseignent, et qui parfois n'ont aucune formation en géographie, n'aient plus l'ambition de le faire. Pourtant, nous en aurions bien besoin à une époque où, contre toute attente, la mondialisation, plutôt que de rapprocher les gens, ne cesse de compartimenter le monde, ce qui le rend plus opaque et, à la télé, plus effrayant que jamais.

Pour contrer l'éparpillement qui conduit à l'aplatissement de la discipline, au cours du colloque « Qu’advient-il de la géographie? », des géographes réputés ont alors suggéré de réorganiser la recherche et l’enseignement universitaire autour de grands thèmes intégrateurs. Ainsi, il pourrait s’agir de mettre l’accent en géographie sur l’étude de la région -- que l’on aurait trop vite perdu de vue en géographie --, ou encore sur celle du territoire, soit des thèmes capables de rejoindre l’essence même du géographique. Il en existe d’autres.

Toutefois, le mouvement d’éclatement de la discipline en spécialités autonomes est une tendance lourde qu’il s’avère pratiquement impossible à contrer dans un avenir prévisible, parce qu'elle est le fait d'individus qui n'ont de comptes à rendre à personne. C’est pourquoi nous pensons que la géographie, comme discipline de la connaissance, possèderait peut-être plus d’avenir à court et à moyen termes en dehors de l’institution universitaire.  

Les militaires, eux, ne pourraient rien faire sans la géographie


Pour donner suite au colloque de Sherbrooke, nous avons décidé d’organiser le colloque « Et si la géographie servait, aussi, à faire la paix? », afin de mettre de l'avant un thème intégrateur qui puisse devenir un domaine d’intervention géographique éminemment crédible.

Signalons que depuis quatre ans, il nous est apparu qu’il était exagéré de prétendre, qu’à part les géographes, et encore, personne ne saurait exactement ce à quoi sert la géographie, puisqu’il existe une exception de taille à laquelle nous avons été confrontés à de nombreuses reprises. Cela s’est produit à l’occasion des nombreux cafés géographiques ainsi que des colloques que nous avons organisés.

Lors de ces activités, nous avons notamment accueilli un total de 12 officiers supérieurs des Forces canadiennes. Tous, ils ont fait des exposés remarquables, d'un point de vue géographique. Parallèlement, le ministère de la Défense nationale du Canada nous a invités à assister à quatre autres présentations également d’officiers supérieurs des Forces canadiennes. À tour de rôle, ces hauts gradés nous ont expliqué comment ils ont organisé, ou encore commandé, un ou des déploiements militaires dans le cadre de missions humanitaires, de missions de maintien de la paix ou bien de missions de combat effectuées aux quatre coins du monde. Cartes à l’appui, ils se sont livrés à des analyses fines de géographie dont peu des professeurs qui nous ont formés jusqu’au doctorat étaient sans doute capables. Et à toutes ces occasions, nous avons pris la peine de souligner à quel point leur travail, d'un point de vue géographique, était impressionnant.  

Au colloque « Qu’advient-il de la géographie? », le brigadier-général Gerry Champagne, alors commandant-adjoint des Forces canadiennes, avait soudain fait une pause durant son exposé pour s’étonner, sourire en coin, du fait qu’il se sentait dans la position d’un non géographe en train de convaincre des géographes de l’utilité de leur propre discipline. Pour lui, la géographie est une discipline indispensable. Il avait ensuite ajouté qu’eux, les militaires, faisaient tout le temps de la géographie, et cela sans jamais pouvoir dissocier géographie humaine et géographie physique. En fait, les militaires ne pourraient rien faire sans la géographie. À ce colloque de Sherbrooke, nous avions invités des militaires en sachant qu’ils impressionneraient à coup sûr tous les géographes présents.

Construire la paix avec la géographie   

L’étape suivante consistait à proposer au cours d’un colloque, et en nous inspirant des missions que remplissent les militaires, un nouveau rôle d’intervention pour la géographie, celui de servir, par exemple, d’instrument de construction de la paix dans le monde. Il s’agissait de lancer une réflexion avant d’entrevoir comment effectuer des actions concrètes qui prennent la forme de véritables missions de paix, mais dirigées et animées par des géographes.  


C'est en quelque sorte la tâche que nous aimerions réaliser dans les mois à venir, c'est-à-dire ouvrir un chantier géographique important qui soit animé par des géographes capables de s'afficher comme tels.
     

    Le colloque en images



    
Ouverture du colloque

Floriane Brown
  
    Présidente de session   

    Floriane BROWN
     
Fondatrice et directrice générale,     
    Nibakure Children’s village
    USA-Rwanda

  
Édith Mukakayumba



      Discours de bienvenue
  
 
      Édith MUKAKAYUMBA, Ph.D.
  
    présidente,

   Maison de la géographie de Montréal


Giuliano Bellezza


  
 Prof. Giuliano BELLEZZA
   vice-président

   Union géographique
   internationale (UGI)



Anne Godkewska




     Anne GODLEWSKA, Ph.D.
     présidente,

     Association canadienne
     des Géographes (ACG)



       Allocution présidentielle

C’est un honneur et un plaisir de pouvoir participer à votre colloque « Et si la géographie servait, aussi, à faire la paix? ».



Je profite de cette occasion pour vous transmettre les salutations et les meilleurs vœux des mille membres actifs de l’Association canadienne des géographes et des quelques deux mille personnes inscrites à notre liste de diffusion qui est consultée à l’échelle de la planète. En tant qu’Association, nos membres proviennent de l’international et de partout au Canada, y compris le Québec, et nous avons également des antennes à l’échelle régionale en Colombie-Britannique, dans les Prairies, en Ontario, et dans les provinces atlantiques. C’est d’autant plus un honneur pour moi d’être présente ici parmi vous notamment parce que nous n’avons pas encore d’antenne au Québec et que par conséquent, et malgré l’adhésion de Québécois à l’Association et le fait que notre revue Le géographe canadien est une publication bilingue, j’ai toujours eu l’impression que la géographie du Québec est sous-représentée. Du point de vue de l’Association canadienne des géographes, vous êtes tous des confrères et consœurs et nous sommes ravis de voir à quel point votre présence y est renforcée. Je tiens à ce que vous sachiez que nous sommes prêts à vous épauler, à collaborer ou à souligner vos réalisations. (extraits de l'allocution)


S.E. Edda Mukabagwisa




     S.E. Edda MUKABAGWISA
    Haut-Commissaire du Rwanda
    au Canada



***

  
 Table ronde/atelier

  
Et si la géographie servait aussi à faire la paix?
   États des lieux et perspectives


Jules Lamarre

     Président de session

     Jules Lamarre, Ph.D.
     
Maison de la géographie de Montréal


Tableronde1

  

Laurent Deshaies



       Laurent DESHAIES, Ph.D.
     professeur retraité
    Université du Québec à Trois-Rivières


    Chercheur indépendant en géographie



Jules Lamarre

  


        Jules LAMARRE, Ph.D.
        directeur,

      Maison de la géographie de Montréal



     La géographie, ça sert, sans doute, à faire
   la guerre, mais ça devrait davantage servir à
   faire la paix


Édith Mukakayumba




     Édith MUKAAYUMBA, Ph.D.

     présidente,


     Maison de la géographie de Montréal
     

Yannick Brun-Picard



        Yannick BRUN-PICARD, Ph.D.

      Chercheur indépendant en géographie
      et ex-militaire de carrière 



     Une géographie au contact : s’approprier
     les territorialités et préserver la paix


Dans une zone de conflit ou de tension l’exécutant quelque soit sa fonction, son rang ou son rôle est celui/celle qui se trouve au cœur de l’interface de contact où s’expriment, où s’exposent et s’affirment des belligérants. Cet acteur ultime pratique une géographie de contact en relation avec ceux qui produisent des actes géographiques. Il est lui-même un participant à cette production.


Comment parvenir à s’approprier les territorialités d’affrontements, qui sont les vecteurs d’un territoire construit en fonction d’une interface humanité/espaces terrestres, et ainsi œuvrer pour la paix ?

Cette approche adaptative est fondée sur notre expérience d’action pour la paix dans les domaines interpersonnels, sociétaux et armés. Nos participations en zone de conflits armés pour le maintien de la paix, notre intégration occasionnelle dans des réponses pour la préservation de la paix sociétale, donnent la matière à cette étude. Ainsi nous pouvons mettre en évidence la place des outils géographiques pour s’approprier intellectuellement les interfaces d’affrontements. Cela implique la capacité à lire les territoires et à vouloir lire les dynamiques en présence. Enfin, tendre vers la mise en synergie des attentes, des potentialités, des obligations et  de l’environnement. Pour parvenir à s’approprier les territorialités et préserver la paix les acteurs ont besoin de formation de culture générale sur les territoires d’implication. Il est nécessaire de pratiquer les outils géographiques et de les laisser à leur place d’outil. Un troisième axe se révèle : la faculté à la contextualisation, à la communication ainsi qu’aux stratégies collaboratives.

Ces domaines de réponses pour la préservation, le maintient ou l’imposition de la paix existent et sont mis en œuvre dans multiples opérations. Toutefois, au regard des échecs en Irak, des errances en Afghanistan ou encore des tensions résiduelles en Ex-Yougoslavie, nous pouvons affirmer que l’imbrication des différents constituants est défaillante. Ce constat offre aux géographes, qui ont intégré la notion et la pertinence de l’interface et des territorialités, des perspectives d’études des plus porteuses en mesure de répondre avec efficience aux attentes pour préserver la paix.

Mots clefs : paix, géographie, armée, conflit, affrontement, interface humanité/espaces terrestres.


***


   
Dîner-conférence     

                       Invité d'honneur : Honorable Roméo Dallaire, sénateur
                       Ex-Lieutenant-général des Forces canadiennes et ex-commandant de la
              Force Minuar au Rwanda, à l'époque du génocide de 1994



          Les conditions de réussite d'une paix viable, témoignage personnel et leçons

Roméo Dallaire




     La géographie des états-majors au XXIe siècle



Geneviève Parent

   
 Présidente de session
    
    Geneviève PARENT, Ph.D.
    
professeure,
    Centre de recherche sur le conflit
    Université Saint-Paul, Ottawa



Table ronde

Captv Chris Dickinson
 





   Capitaine de vaisseau Chris DICKINSON
   
Marine royale du Canada

Laurent Deshaies




   Laurent DESHAIES, Ph.D.
   professeur retraité
   Université du Québec à Trois-Rivières


   Chercheur indépendant en géographie



Col Alain Pelletier

 

 

   

   Colonel Alain Pelletier,
  
Aviation royale du Canada

      

Lcol Pierre St-Laurent





   Lieutenant-colonel Pierre ST-LAURENT
   
Forces armées canadiennes
   

  


                                                                                   ***

Cocktail dinatoire

                                                                                   ***

Mercredi, le 9 mai 2012

     La géographie des états-majors au XXIe siècle (partie 2)


Jules Lamarre


        Président de session


                 Jules Lamarre, Ph.D.

          Maison de la géographie de Montréal
                   



Anne Godlewska
   

  Anne GODLEWSKA, Ph.D.
  professeure

  Université Queen's, Kingston (Ont.)

  Présidente de l'Association   canadienne des géographes (ACG)

Giuliano Bellezza

 


   Professeur Giuliano Bellezza
   vice-président,

   Union géographique Internationale

   
   À quoi ça sert la géographie?


La géographie, ça sert, d’abord, à faire la guerre, comme le suggère le titre d’un ouvrage fort connu d’Yves Lacoste. Toutefois, ce même titre ne laisse pas entendre que la géographie pourrait aussi servir à faire la paix. Pourtant, en 1972, c’est ce à quoi Lacoste l’a utilisée, la géographie. Répondant à une invitation de Vietnamiens, il s’est rendu dans leur pays pour les aider à comprendre quelle stratégie se dissimulait derrière des bombardements que les Américains effectuaient un peu partout dans la région de la plaine du fleuve Rouge, au Nord-Vietnam.

Lacoste a pu établir que les bombardements en question avaient deux cibles principales, soit premièrement la proximité des digues situées dans les parties concaves des méandres du Fleuve Rouge, en contrebas desquelles se trouve la majorité des villages dans cette partie du pays. Or c’est à ces endroits que la pression de l’eau est toujours la plus forte sur les digues. En cas de rupture, toutes les campagnes environnantes pourraient être inondées et les récoltes, détruites. Deuxièmement, les Américains lançaient des torpilles contre la base de barrages, l’objectif n’étant pas de les détruire mais plutôt de les fragiliser, semblait-il. Dans les semaines à venir, les fortes pluies de la mousson pourraient alors provoquer, comme à chaque année, une crue des eaux capable cette fois-ci d’enfoncer digues et barrages. Les populations qui ne mourraient pas noyées finiraient par mourir de faim. Et personne ne pourrait considérer les Américains comme étant directement responsables d’un tel désastre. Lacoste s’est battu pour la paix en recommandant de renforcer les barrages et d’éloigner les gens des villages pour la période de la mousson. Ainsi, Lacoste a aidé les Vietnamiens à résister aux Américains et, du même coup, il a considérablement amélioré la perception que les gens en général avaient de la géographie. 

Au début de l’enquête menée par Lacoste, les officiers de l’armée ont d’abord refusé de lui fournir les cartes dont il avait absolument besoin pour faire ses analyses, qu’il s’agisse de cartes à grandes ou à petites échelles. Cela a aussitôt confirmé l’hypothèse de Lacoste selon laquelle les militaires préfèrent toujours conserver le monopole des cartes. Tout ceci pour dire que la géographie est sans doute la discipline la plus appropriée pour aider à construire la paix au moyen d’une bonne planification territoriale (environnementale, démographique et économique). Lorsque je parle de géographie, je ne veux pas faire seulement référence au travail de géographes isolés, mais bien à celui de chercheurs travaillant en équipes, des équipes qui ne comprendraient pas que des spécialistes de la géographie humaine et de la géographie physique. Pour construire la paix, les géographes doivent travailler côte-à-côte avec d’autres spécialistes provenant des sciences humaines et des sciences naturelles, de même qu’avec des experts en droit, en finance, etc.

En terminant, laissez-moi ajouter que planifier la paix en fonction des recommandations de l’Agenda 21 ainsi que de ceux du document « Le futur que nous voulons », récemment adopté lors de la Conférence de Rio+20, constituerait un véritable exercice de géographie active. Dans l’avenir, il est à souhaiter que la géographie devienne un instrument privilégié de construction de la paix, parce qu’elle en possède les moyens.



                                                                               ***



     Des pratiques et des approches citoyennes en matière
     de construction de la paix



François Munyabagisha
    
         Président de session


              François MUNYABAGISHA,
        
président,

         Amitié Canada-Rwanda


Édith Mukakayumba





  Édith MUKAKAYUMBA, Ph.D.
  présidente,

    Maison de la géographie de
    Montréal


Yannick Brun-Picard

       Yannick BRUN-PICARD, Ph.D.
       Chercheur indépendant en géographie
       et ex-militaire de carrière


     Un regard au contact de la pratique
     de l’outil géographique dans
     une construction de la paix


La géographie science des espaces terrestres des hommes dont l’objet est l’interface humanité/espaces terrestres est employée comme outil dans la construction de la paix. La thématique générale d’une géographie qui servirait, aussi, à faire la paix, offre l’opportunité d’aborder la mise en œuvre de la géographie pour l’élaboration de constatations dans l’interface de conflit ainsi que pour les perspectives de réponses à la construction de la paix.


Pour l’approche développée nous restons attachés à une géographie exercée au contact, dans l’interface d’intervention. C’est-à-dire, à la mise en pratique des savoirs géographiques sur l’interface d’affrontement en relation avec les belligérants et les intervenants pour le mandat de paix.

Quels types de constations et de perspective peuvent être mis en exergue par l’analyse de la pratique de la géographie au contact des acteurs d’une construction de paix ? Seuls quelques traits sont abordés afin d’expliciter le rôle tenu par la géographie.

Pour parvenir à dresser un tableau de constats au sein duquel l’utilisation parfois superficielle de la géographie, le rôle disproportionné des outils, ou encore le poids des idéaux dans l’emploi de la géographie, s’avèrent des mouvements inertiels rétrogrades, nous avons décortiqué les déploiements. La mise en application de la méthode praxéologique, une conscientisation récursive sur la pratique, associée à une contextualisation des phénomènes, donne le fondement au lien avec la théorisation de la territorialisation par la violence. Les perspectives accessibles s’ouvrent alors. Ces dernières mettent en évidence la nécessité d’un emploi évolutif de la géographie dans les démarches de construction, préservation et maintien de la paix.

L’importance de la géographie pour parvenir à dépasser les écueils des échecs de paix contemporains s’avère une orientation pertinente, car, au sein de l’interface d’intervention elle met en synergie l’ensemble des agissants pour la paix.

Mots clefs : paix, géographie, interface humanité/espaces terrestres, praxéologie, violence



Geneviève Parent




      Geneviève PARENT, Ph.D.
     
 professeure

      Centre de recherche sur le conflit
      Université Saint-Paul, Ottawa






Jules Lamarre





     Jules LAMARRE, Ph.D.
     
directeur-général

     Maison de la géographie de Montréal

Anne Beaumier



     
        Anne BEAUMIER,
     vice-présidente et coordonnatrice

     Festival de la paix de Victoriaville

Faire une différence en tant que citoyen n'est pas toujours chose facile à réaliser. Pourtant, il semble que Victoriaville soit un endroit propice aux initiatives personnelles visant à soutenir sa communauté, dans le respect des personnes. À la suite du suicide de trois amis en 2009, Anne Beaumier et Pierre Viau ont lancé le Festival de la Paix de Victoriaville en vue d'aider la société à vaincre le mal de vivre et à mieux vivre.


Conférences, ateliers, expositions et spectacles de toutes sortes sont présentés afin de contribuer au bonheur des collectivités. Cette initiative se veut un contrepoids d'espoir face à la diffusion constante de nouvelles alarmantes par nos médias.

Citoyenne de Victoriaville depuis maintenant trois ans, Mme Beaumier ne cesse de s'étonner de toutes les initiatives porteuses de changement qu'elle observe dans sa communauté. De la Journée Normand Maurice à la Maison Raymond Roy, des regroupements communautaires aux ressources pour accompagner les assistés sociaux, des alternatives santé au Marché de Solidarité...le dynamisme plein d'humilité et de bonne humeur est une source intarissable d'énergie qui ne cesse d'inspirer le Québec en entier!


                                                                             ***

   Jeudi, le 10 mai 2012


     Des pratiques et des approches citoyennes en matière
     de construction de la paix
(partie 2)

Édith Mukakayumba

     Présidente de session

     Édith MUKAKAYUMBA, Ph.D.
     
Maison de la géographie de Montréal

Régine Iyamuremye


     Régine IYAMUREMYE,
     secrétaire-exécutive

    
Unity Club, Kigali
     Rwanda



Le rôle des femmes en position de leadership dans la reconstruction des sociétés déchirées par les conflits armés et les massacres de masse :
L’expérience de Unity Club de Kigali, Rwanda


Unity Club est une initiative née des besoins concrets et immédiats que rencontraient les hautes autorités du Rwanda après le génocide des Tutsi de 1994. En effet, Unity Club fut initié en février 1996 par la Première Dame du Rwanda, Madame Jeannette Kagame de concert avec les épouses des membres du gouvernement et les femmes membre du même gouvernement de transition, post-génocide, dit gouvernement de l’Unité, Unity Club a pour mission de renforcer  la culture de l’unité et de la paix, véritables piliers du développement durable au Rwanda”. Ce gouvernement regroupait différentes familles de Rwandais (des rescapés du génocide, des rapatriés venant de tous les coins du monde, ceux ayant des relations familiales ou ayant la même ethnie que les gens ayant commis le génocide) ; bref tous ces gens n’avaient pas connu le même sort face au cataclysme qui venait d’ébranler le pays tout entier.

Les pionniers de Unity Club ont vite compris que personne d’autre que nous-mêmes, les Rwandais qui avions traversé ces moments pénibles, ne pourrait venir nous apprendre l’unité et la réconciliation dans notre pays.

La philosophie et la conception de Unity Club incarnent une bonne partie des solutions que les nouvelles autorités rwandaises avaient imaginé administrer au pays et au peuple. Parmi ces mesures, chercher et trouver des solutions endogènes, ouvrir des espaces de parole où se racontent les vérités moins évidentes à dire et à entendre, le tout dans le consensus et le respect qui ménage et ressource chaque individu. Pour y parvenir, on n’a pas besoin de grands moyens, pas besoin de grandes paroles, plutôt des actions sociales, des échanges amicaux autour d’une tasse de thé peuvent tisser des liens de solidarités, d’amitiés solides et sincères, ainsi mieux se connaitre et gagner une confiance mutuelle entre les dirigeants, contribuant considérablement à l’atteinte de leurs objectifs.

Prêchant par l’exemple, ne pas se laisser emporter par le poids de notre peinible histoire, les épreuves sans nom, mais plutôt sauvegarder la dignité humaine, Unity Club a pris le devant et s’est irrévocablement engagée au soutien de l’unité et de la réconciliation des Rwandais comme élément fondamental du développement durable.

Le génocide des Tutsi de 1994 qu’a connu notre pays fut un génocide de proximité, mais nul doute aussi que cette même géographie sert dans une certaine mesure, à faire la paix. En effet il n’y a pas au Rwanda une région, une province, un district ou même un village pour telle ou telle ethnie. Des liens d’alliance, de fraternité indéfectible unissent tous les Rwandais et rien ne pourrait les détruire à jamais.

Unity Club voudrait inviter les Rwandais de la diaspora, surtout les jeunes à refuser de rester otages des actes coupables du génocide, refuser de rester dans l’ignorance ou le dénigrement de ce qui se fait dans leur pays, et joindre leurs forces aux efforts nationaux pour pérenniser le développement du Rwanda.



Floriane Brown







        Floriane BROWN,
     directrice générale

     Fondatrice et directrice générale,
     Nibakure Children’s village
     USA-Rwanda


                                                                                                ***

Présentation du film Les Lionnes : une enquête sur la reconstruction
au féminin
(projection suivie d'un débat)

Paul Dupouy

   




       Paul DUPOUY

       
Maison de la géographie de Montréal


                                                                                 ***


     Des pratiques et des approches citoyennes en matière
     de construction de la paix
(partie 3)

Patrice Brodeur

 



    Patrice BRODEUR, Ph.D.
    
Titulaire de la Chaire de recherche
     du Canada Islam, pluralisme et
     globalisation,

     Faculté de théologie et de sciences
     des religions, 
     Université de Montréal


Diane Umutoni






      Diane UMUTONI,
      
étudiante graduée à la maîtrise
      en économique, 
      Université de Sherbrooke
      Maison de la géographie de Montréal

 

 

   



Daisy Butera









         Daisy BUTERA


     Maison de la géographie de Montréal



François Munyabagisha





     François MUNYABAGISHA,
     président

     Amitié Canada-Rwanda






Sereyrath Srin






     Sereyrath SRIN, M.A.
     directeur-général,

     Maison de l'interculturel,
     Saguenay



                                                      *******

                                                                                                                                                                                                                                         

     Hommage rendu à Rose NDAYAHOZE

       Palais des congrès de Montréal

Rose Ndayahoze


Édith MUKAKAYUMBA, Rose NDAYAHOZE et Giuliano BELLEZZA

 





Fabien Cishahoyo

 


      Hommage de Fabien CISHAHAYO, Ph.D.





Louisa Lafable



     Hommage de Louisa LAFABLE, poétesse




Autres témoignages entendus

BambaraRose-HommageFrançois MunyabagishaSereyrath Srin


                                                                           ***



Soirée de cloture du colloque



Mathieu Lippé (au centre), gagnant du Festival de la Chanson de Grandby (2012),
accompagné de Jacques Rousseau (à gauche) et de Joëlle Saint-Pierre (à droite)


Mathieu Lippé

Jacques Rousseau  Mathieu LippéJoëlle


                                                                             ***


                                    Tambourineurs du Burundi


Tambourineurs du Burundi

Tambourineurs du Burundi

Tambourineurs du Burundi

Anne-Régine

Anne BEAUMIER et Régine IYAMUREMYE



Rodney A. Brown

Rodney A. BROWN
Vice-président, services aux familles
Service social luthérien du Minnesota, É.-U.



Tambourineurs

Nos paparazzis



Floriane Brown Tambourineurs

Floriane BROWN



Diane Umutoni

Diane UMUTONI



                                                                             ***

                                 Prestation de Happy People

Happy People

Happy People  Happy People
Happy People  Happy People


***

Grande finale


Finale colloque

Jules Lamarre, Diane Umutoni, Daisy Butera, Édith Mukakayumba,
Rose Ndayahoze, Joëlle Saint-Pierre et Sereytrath Srin



Jules Lamarre Giuliano Bellezza

Giuliano BELLEZZA et Jules LAMARRE







Mathieu Lippé Édith Mukakayumba

Mathieu LIPPÉ et Édith MUKAKAYUMBA





MERCI!

À la prochaine!