Édith Mukakayumba, Ph.D.
Professeure à l’Université
du Québec à Chicoutimi,
2004 |
Édith MUKAKAYUMBA (Curriculum Vitae)
Edith Mukakayumba est détentrice d’un baccalauréat en géographie de l’Université nationale du Rwanda et d’une maitrise ainsi que d’un doctorat en géographie de l’Université Laval. Première rwandaise à s'être vue décerner le titre de Ph.D. et première Africaine noire à enseigner, à titre de professeure, dans une université québécoise, Édith Mukakayumba mène depuis une trentaine d’années une carrière en dents de scie : d’universitaire, de consultante en coopération internationale et en développement international et d’activiste qui milite en faveur de l’empowerment des groupes défavorisés.
Elle a enseigné la géographie dans plusieurs universités du Québec à titre de chargée de cours (UQAR, UQAC, UQAM), de professeur substitut (UQAC), de professeure invitée (UQAC). Elle a aussi enseigné et fait des recherches dans d’autres domaines que la géographie, notamment au département de sociologie de l’UQAM, où elle a donné un cours d’anthropologie de la condition des femmes, et au département de psychologie de l’Université McGill, où elle a participé, pendant sept ans, aux travaux du Groupe de recherche sur les relations intergroupes et les Peuples autochtones. Elle a enfin participé à l’encadrement des étudiants, tant comme responsable de travaux de fin d’études de premier cycle ou comme co-directrice de recherche d’un mémoire de maitrise que comme membre de comités d’évaluation des mémoires de maitrise et des thèses de doctorat, dont deux jury de soutenance de thèse.
Très engagée dans ses milieux de vie, elle a été membre de plusieurs comités de travail et conseils d’administration dont, notamment, le Conseil d’administration de l’Université Laval, le Comité scientifique de l’ACFAS, le Comité consultatif sur les relations interethniques et interraciales de la Communauté urbaine de Montréal, l’Office des consultations publiques de la ville de Montréal, le Réseau québécois des chercheuses féministes, le Comité québécois femmes et développement, le Comité canadien de préparation de la conférence de Beijing, le Comité montréalais de préparation de la marche mondiale des femmes en 2000. Elle a cofondé plusieurs organismes dédiés à la promotion des groupes défavorisés, ainsi qu’à l’information et à la formation des citoyens : le Réseau des chercheuses africaines de la Diaspora, Force leadership africain, Yes we can canada, La Maison de la géographie de Montréal. En attendant l’employeur qui consentira à lui offrir les conditions de travail propices à la production, à la transmission et à la diffusion des connaissances grâce à l’exploitation optimale de son capital de compétences, elle s’investit pleinement dans la lutte pour la survie et pour la reconnaissance à leur juste valeur, des personnes des plus démunies de notre société, notamment des Africaines et des Africains de la diaspora, et plus spécialement, des rescapés des guerres, des massacres de masse et des génocides. Pour ce faire, elle travaille avec son partenaire, Jules Lamarre, à l’organisation des débats sous forme des cafés géographiques, à l’organisation des conférences et des colloques dans les congrès scientifiques comme l’ACFAS, à la publication des articles dans les médias et dans les ouvrages collectifs,… Ces activités, dont la principale finalité est l’information et la formation du public, sont devenues des lieux de rencontre et de mobilisation collective des acteurs sociaux d’origines diverses, ayant en commun la lutte contre l’exclusion et l’appauvrissement, donc aussi, naturellement, des terrains d’étude sur les problématiques relatives à cette lutte.
La poursuite de ses recherches sur le terrain de l’action, où Edith Mukakayumba est impliquée comme actrice et analyste, ne cesse de révéler les secrets des mondes fascinants, empreints d’optimisme, d’espoir et de joie de vivre dont très peu de recherches rendent compte. L’un ces mondes, devenu son centre d’intérêt, est celui des territoires où des rescapés des guerres, des massacres de masse et des génocides travaillent à la reconstruction de leurs identités et de leurs liens sociaux. Articulée, notamment, autour des lieux de culte et d’expression artistique, l’étude de ces territoires débouche sur la reconnaissance d’un nouveau champ de recherche, qui pourrait être désignée par l’expression de géographie de l’espoir, sur lequel Edith Mukakayumba et son collègue, Jules Lamarre, tentent d’attirer l’attention de la communauté scientifique. |